En séjour à Neuchâtel en pleine pandémie

Ils effectuent une année académique à l’Université de Neuchâtel en pleine pandémie de Covid-19. Comment ces étudiants étrangers vivent-ils leur expérience de mobilité, alors que les cours sont donnés en ligne?

Portrait des étudiant-e-s
Photo: Muriel Antille

Source: Virgine Giroud (ArcInfo)

«On ne regrette pas d’être venus étudier à Neuchâtel, même si cette période est particulière.» Originaires d’Italie, de France ou de Belgique, ils effectuent depuis septembre une année académique à l’Université de Neuchâtel et sont unanimes: si c’était à refaire, ils recommenceraient. Ces étudiants venus de l’étranger sont-ils tombés sur la tête? Sonia Buonanno, Arthur Roels et Laureen Gressé-Denois nous racontent leur expérience de mobilité en pleine pandémie de Covid-19, alors que les cours sont donnés en ligne et que les contacts sont limités. Ils nous livrent leurs bons plans pour profiter de leur séjour à Neuchâtel.

Mieux qu’à Paris

«Quand j’entends mes camarades parisiens se plaindre des problèmes qu’ils rencontrent pour accéder aux cours en ligne, je suis heureuse d’être à Neuchâtel! Ici, tout est limpide, on arrive à suivre, l’interaction par visioconférence est plus facile car nous sommes moins nombreux.» Laureen Gressé-Denois, étudiante en histoire de l’art et en muséologie, vient de l’Ecole du Louvre de Paris. Elle effectue une année académique à l’Institut d’histoire de l’art de l’Université de Neuchâtel. «Il ne faut pas croire que je vis enfermée dans ma chambre, à suivre des leçons à distance. Non, mon séjour se passe très bien. C’est compliqué partout, alors autant prendre ce qui est positif!» La Française retrouve régulièrement d’autres étudiants à la bibliothèque de la faculté des lettres, où le travail en petits groupes est autorisé. Elle suit également un cours qui se donne exceptionnellement en présentiel: «C’est un projet d’exposition avec le Musée d’art et d’histoire. J’ai donc des contacts avec les professionnels du musée, je peux voir les réserves, c’est enrichissant!» Evidemment, Laureen Gressé-Denois se sent un peu frustrée: «J’aimerais visiter davantage de lieux de culture. Pour me ressourcer, je me balade à l’extérieur, avec mon appareil photo, à Neuchâtel ou au bord du lac.» Laureen est retournée quelques jours en Alsace, sa région d’origine, après ses examens de janvier. Elle se réjouit de revenir à Neuchâtel pour le deuxième semestre: «C’est une région très agréable, qui me procure beaucoup de quiétude.»

La nature comme atout

Arthur Roels, étudiant en journalisme venu de Belgique, est rarement seul pour suivre les cours en ligne de l’Université de Neuchâtel. «De septembre à novembre, lorsque le programme était encore donné en présentiel, je me suis rapidement fait des amis. Aujourd’hui, on s’organise pour suivre ensemble les cours à distance, par groupes de cinq. On se réunit dans les alvéoles des bibliothèques, ou dans nos appartements. C’est beaucoup plus motivant!» Arthur a choisi la Suisse pour assouvir son amour de la nature. «Une université au bord du lac, ça fait rêver! Je fais beaucoup de balades. Les paysages, on ne peut pas les ‘fermer’. » Le futur journaliste précise qu’en Belgique, «la situation est bien pire. C’est un confinement quasi complet. J’ai eu raison de partir.»

Portrait d'un étudiant
Photo: Muriel Antille

Une vraie vie sociale

Sonia Buonanno vient de l’Université de Pescara, en Italie. Malgré le Covid-19, elle ne regrette pas non plus d’effectuer un séjour académique à Neuchâtel. «Même si les contacts avec l’université sont limités, je trouve cette expérience très positive. Les cours en ligne restent très intéressants et je suis contente d’améliorer mon français», témoigne cette étudiante en logopédie et en sciences du langage.

Portrait d'une étudiante

Des fêtes à la maison

La vie en communauté permet également à Laureen et Arthur de ne pas s’isoler. «Je vis à Auvernier dans une maison qui accueille plusieurs étudiants en histoire de l’art», explique la Française Laureen. Quant à Arthur, il est heureux d’expérimenter le fameux concept d’auberge espagnole: «Dans ma colocation, nous sommes cinq étudiants: un Italien, un Bulgare, deux Sénégalais et moi-même», raconte le Belge. «Ça fait du bien de vivre ensemble, j’ai besoin de ce contact social!» Arthur estime que les moments festifs sont indissociables de la vie d’étudiant: «Nous fréquentions les bars lorsqu’ils étaient encore ouverts. J’aurais aimé que ça continue… Maintenant, les fêtes se déroulent en petit comité, à la maison. C’est sympa aussi!» Ces trois étudiants étrangers gardent l’espoir de suivre à nouveau leurs cours en présentiel au semestre de printemps. Mais malgré la situation, ils se l’accordent: leur séjour à Neuchâtel en temps de Covid-19 n’a rien d’une année de perdue.

J’aimerais visiter davantage de lieux de culture! Pour me ressourcer, je me balade à l’extérieur, avec mon appareil photo, à Neuchâtel ou au bord du lac.
Laureen Gressé-Denois, étudiante française en histoire de l'art

Seuls cinq Neuchâtelois maintiennent leur séjour Erasmus

Seuls cinq étudiants neuchâtelois vivront une expérience de mobilité à l’étranger durant le semestre de printemps, qui débutera le 22 février. «Quatre en Europe, un aux Etats-Unis», précise le Bureau de mobilité de l’Université de Neuchâtel. En raison de la pandémie de coronavirus, 27 jeunes ont annulé leur projet Erasmus. Et que sont devenus les 24 étudiants neuchâtelois qui, malgré la pandémie, avaient opté pour un séjour dans une université européenne, durant le semestre d’automne qui vient de s’achever? «La plupart ont terminé leur échange sur place en suivant les cours à distance», nous répond Marie-France Farine, responsable de la mobilité. Parmi ces voyageurs, Tibor Heufemann et Victoria Cinquegrana étaient partis pour l’Italie, où la situation s’est révélée tout à fait vivable. «Les commerces et les restaurants ont rouvert jusqu’à 18h, et même les lieux culturels comme les musées sont de nouveau accessibles», nous écrivait Tibor Heufemann, fin janvier, de Naples. «J’aurais préféré rester, mais mon expérience se termine puisque je ne fais qu’un semestre ici.» En revanche, le Neuchâtelois Antoine Geiser, parti étudier en Angleterre, a dû mettre fin à son séjour début janvier au vu de l’aggravation de la situation sanitaire. «Devant l’avancée de la nouvelle souche de coronavirus, j’ai jugé préférable de rentrer en Suisse en avance. Et à raison: j’ai ainsi évité le confinement.»

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